48e jour : Ometepe Island - Ascension du Concepcion
Réveil à cinq heures du matin donc ! Pas facile... A peine le temps de terminer de ficeler nos sacs et c'est l'heure de décoller de l'auberge. Nous sommes en retard de quelques minutes... Aïe... Heureusement, par chance nous attrapons le bus qui part juste de la station d'autobus. Ouf !
Nous terminons notre nuit dans le bus qui nous dépose à Rivas vers huit heures. Nous prenons alors un tax,i direction le terminal de bateaux en direction d'Ometepe. Pas le temps d'y aller à pied car Rivas est une agglomération assez grande et cela nous prendrait trop de temps.
Une fois arrivé au port de Rivas, nous prenons le premier bateau qui part peu de temps après notre arrivée... Une heure plus tard, nous arrivons enfin à Ometepe, il est un peu plus de neuf heures.
Vue du volcan Concepcion à partir du bateau
Nous nous installons vite dans la première auberge que nous trouvons et suivons Jessie, notre guide pour l'ascension, il est souriant, sympathique, et surtout nous propose un prix raisonnable. Le prochain bus pour le pied du volcan est à 10 heures, et cela nous laisse à peine le temps de nous ravitailler en eau, de manger un morceau car nous n'avons pas pris de petit-déjeuner et d'attraper un sandwich pour l'après-midi avant de partir pour l'ascension qui s'annonce difficile (il faut prêt de neuf heures pour escalader la montagne)... Bref, c'est la course dès le début de la matinée.
A la sortie du bus, nous sommes quatre : Michael, le guide, sa soeur et moi. Dès le départ, le rythme est soutenu, et nous arrivons rapidement dans la jungle au pied du volcan, toujours au niveau de la mer ou presque (0 mètre). Le timing est apparemment un peu juste pour aller jusqu'au sommet (1615m). Nous sommes déçus, et du coup, nous augmentons la cadence pour avoir une chance d'y accéder. Il est en effet dangereux d'arriver après 15 heures au sommet sous peine de voir la nuit tomber en pleine descente de la vallée en pleine jungle...
Comme nous accélérons, nous nous retrouvons rapidement à trois, car la fille ne veut pas monter trop vite. L'ascension est en effet difficile, et nous faisons quelques pauses rapides pour reprendre notre souffle.
A 1000 mètres, la première difficulté est passée, nous prenons quelques photos. La vue sur le volcan et toute la vallée en contrebas est assez jolie mais j'ai tout juste le temps de manger un sandwich, de boire un peu d'eau et je repars avec le guide. Michael, lui, préfère arrêter car il est pris de crampes.
Vue sur la vallée que nous avons déjà traversé
Panorama
Vue sur la deuxième difficulté : le sommet du volcan Concepcion
La deuxième partie de l'ascension est encore plus difficile car la pente est très sévère et il n'y a pas de sentier (rien à voir avec la première partie) . Il faut juste se frayer un chemin en essayant de ne pas glisser sur les pierres volcaniques. L'exercice est périlleux, très éprouvant et même un peu dangereux. J'ai beaucoup de mal à reprendre mon souffle d'ailleurs... J'avance donc comme je peux, en m'aidant des mains pour ne pas glisser sur les parois instables.
Le guide
Au bout d'une heure et demie d'effort, j'atteints enfin le sommet. Malheureusement, on ne voit pas grand chose car il y a trop de fumée et un fort vent nous projète du sable dans les yeux sans compter qu'il y a une forte odeur de soufre qui se dégage du cratère... Bref, la vue d'en haut est assez décevante même si je m'y attendais un peu. Malgré tout, je ne regrette pas l'ascension pour le goût de l'effort sans doute... Surtout en quatre heures d'ascension pour 1600 mètres, ce n'était pas une partie de plaisir... Le guide m'explique d'ailleurs que seulement 10 à 20 touristes par jour entreprennent l'ascension et plus de la moitié arrêtent avant le sommet.
La descente est presque plus difficile encore, car le versant de la montagne est extrêmement incliné et les pierres glissent sans cesse sous mes pieds... Heureusement, mes chaussures de rando sont de qualité et je ne regrette pas l'investissement car la descente est dangereuse, surtout que le guide dévale la pente à un rythme assez soutenu.
600 mètres plus bas, nous retrouvons Michaël, puis nous poursuivons la descente pour ne pas arriver trop tard. Au passage, nous nous arrêtons tout de même pour observer les animaux qui commencent à se montrer en fin d'après midi, notamment des singes et des oiseaux (surtout l'Urraca, célèbre dans le coin car il est aux couleurs du pays).
Urraca
Vers la fin de journée, nous passons devant un arbre centenaire qui a résisté à la dernière éruption du concepcion. Plusieurs mètres de terre ont d'ailleurs recouvert sa base. Il est même un des seuls arbres à avoir survécu à l'incident. Nous nous amusons à prendre quelques photos de nous accrochés à l'une des branches. Je me retrouve quand même à six mètres du sol environ.
A 18 heures, nous arrivons enfin au terme de la randonnée, nous sommes tous épuisés. La bière que nous prenons tous ensemble de retour à Moyagalpa nous fait un bien fou. Tellement rafraîchissant ! C'est marrant comme les choses simples peuvent être agréables lorsqu'on a fait un effort aussi important. Au final, c'était sans aucun doute la journée la plus éprouvante depuis le début de mon voyage, mais j'en conserve un très bon souvenir.