80e jour : El Cotopaxi, 5897m, un obstacle de taille !
A 7 h du matin nous partons en 4x4 avec un guide, direction le volcan Cotopaxi qui culmine à 5897m. Il s'agit du deuxième sommet le plus haut d'Equateur après le Chimborazo, situé plus au Sud, et qui culmine à 6310m, et que nous souhaitons aussi découvrir plus tard. Mais le Cotopaxi, contrairement à son homologue, est toujours un volcan en activité... et à ce sujet, il a une histoire assez explosive, puisque c'est l'un des volcans les plus dangereux des Andes. En cas d'éruption, ses dégâts peuvent être considérables : coulée de lave et de boue (lahars), fonte des neiges, jets de pierres et cendres qui peuvent atteindre des centaines de km à la ronde...!
Merveille esthétique à sa manière, le nom du volcan signifie « cou de la Lune » en cayapa, langage de la sous-culture Inca locale. Un sobriquet qui lui vient de sa forme cônique quasi parfaite. Le Cotopaxi est donc un géant dont le cratère principal mesure environ entre 800 et 550 mètres de diamètre.
La vue aérienne du sommet du Cotopaxi est sublime
Pour la petite histoire, son éruption la plus meurtrière date de 1877 lorsqu'il détruisit plusieurs villes et vallées, dont malheureusement Latacunga, qui n'est pas si éloigné, et qui est aussi la ville où nous résidons actuellement... Ce magnifique chef-d'oeuvre de la nature, bien que parfois assassin, est donc vénéré et bien sûr protégé dans un parc national que nous allons aussi partiellement visiter.
Initialement, nous avions prévu une ascension complète du Cotopaxi en deux jours, mais nos plans ont finalement changé car nous ciblons dorénavant l'ascension du Huayna Potosi, qui dépasse la barre symbolique des 6000m, et qui n'est pas forcément plus compliqué. Notre excursion du jour ne nous emménera pas donc pas au sommet, mais contitue tout de même une excellente préparation en altitude, après le Fuya-Fuya, et avant le Chimborazo, et l'arrivée à La Paz. Sans compter que le parc national, en lui même vaut déjà le détour.
Après 2 h de route, on arrive à la Laguna Limpiopungo, un lac situé à 3800 m d'altitude, un lieu idéal pour faire une halte avant d'entreprendre l'ascension du monstre sacré.
Plus tard, on a l'occasion d'admirer le Cotopaxi depuis une certaine distance, on le voit ainsi se rapprocher au fil des lacets parcourus en jeep. Depuis la voiture, nous découvrons un épais brouillard qui couvre le sommet du cône du Cotopaxi. Nous sommes un peu déçus, mais on ne peut plus reculer. Nous avons payé pour la journée. Nous continuons donc la route qui nous amène inéluctablement vers le pied du Cotopaxi.
Au bout d'un certain temps, une légère brise nous permet de voir le sommet se découvrir ! Pour une fois que la chance tourne en notre faveur, on en profite pour prendre quelques jolis clichés avant de se rendre au pied du volcan, à envrion 4400m, altitude à partir de laquelle, nous allons commencer l'ascension pour atteindre le refuge à 4810 m, tout juste l'altitude du Mont Blanc!
Après s'être reposé un moment au refuge, on reprend la route pour entamer la partie enneigée. Le guide assez sympa, et bien qu'assez peu sportif (ce qui nous a surpris) accepte de nous accompagner plus haut (bien que l'excursion ne comprenait au départ que l'ascension vers le refuge). Mais très vite, autour de 5100m, lorsque la neige devient trop épaisse, faute de détenir l'équipement approprié, et l'acclimitation à l'altitude nécessaire, nous devons nous arrêter.
Vue de la vallée depuis 5000m, un brouillard couvre un peu le paysage
Chaque pas nous enfonce un peu plus dans la neige, je suis à bout de souffle. Et à cette altitude, produire des efforts prolongés s'avère épuisant. Et pour ma part, tout comme le guide, je suis incapable de monter plus haut. Peut être ai-je aussi été trop téméraire, en marchant d'un pas trop assuré lors des premiers hectomètres de dénivelé avant l'arrivée au refuge, je paye ainsi mes efforts inutiles. Michael, lui, a su monter à son rythme et s'avère être l'homme fort de la journée sur la fin de l'excursion. Il semble aussi mieux résister à l'altitude que moi, et il s'en sort au final nettement mieux que le guide, qui nous a assez étonné par son manque criant de condition physique.
Vue du sommet, depuis notre point maximum d'altitude, autour de 5100m, il y a un brouillard épais ce qui nous pousse à ne pas prolonger notre effort
En tout cas, nous n'avons aucun regret, cet exercice s'est avèré être une excellente expérience avant d'entreprendre le Huayna Potosi, qui est le réel objectif, et dans mon cas c'est aussi un sérieux avertissement : une bonne préparation à l'altitude est indispensable pour entreprendre une ascension de ce type d'une part et rien ne sert de vouloir monter vite d'autre part, l'essentiel est d'arriver au bout, même si cela signifie de monter à un rythme lent et régulier.
On s'arrête donc autour de 5100m aujourd'hui, pour profiter de la vue imprenable sur la vallée, et on fait demi-tour en évitant les crevasses, de plusieurs mètres de profondeur... Ensuite après une halte au refuge pour s'alimenter et récupérer des efforts fournis, nous redescendons au parking avant de repartir pour Latacunga. De retour à l'hôtel, nous sommes épuisés mais très heureux, nous avons passé une excellente journée ! Un des meilleurs souvenirs du voyage, pour l'instant et je me découvre aussi par là-même, une vraie passion pour la montagne!
Pause bien méritée au refuge à 4810m
Quelques photos prises lors de la descente
Oiseau local rencontré d'assez près lors de la descente, sans doute une espèce andine