211 à 212e jour : Passage de frontière et arrivée en Chine

14 septembre 2012

Aujourd’hui est mon dernier jour à UB et en Mongolie, j’ai en effet réservé un billet de train qui doit m’emmener à la frontière et le départ est prévu pour seize heures.

Le tour dans le Gobi était une belle aventure, mais en Mongolie, il faut en effet bien souvent parcourir plusieurs centaines de km pour rallier un point d’intérêt à un autre. Et étant donné l’état des chemins, c’est souvent la croix et la bannière. Du coup, une semaine de tour en van me semble être la durée idéale et je suis content de ne pas être resté plus longtemps. C’est donc avec plaisir que je monte dans le train et que je le vois quitter UB city et partir vers le Sud du pays. Je regarde alors défiler les dernières steppes mongoles à travers les vitres de ma fenêtre...

mes dernièrs clichés de UB

Je me retrouve dans un compartiment de quatre personnes et comme d’habitude je vois tous les regards converger vers moi. Les autochtones sont souvent curieux lorsqu’ils me voient et c’est encore plus flagrant dans les pays qui sont un peu moins touristiques comme la Mongolie. Je me retrouve alors avec un couple mongol assez discret et une fille de vingt ans environ. J'ai vraiment du mal à la supporter car elle manque cruellement de savoir-vivre... Par exemple, elle parle très fort dans le combiné de son téléphone portable et ne daigne même pas quitter le compartiment pour tenir sa conversation... Ou encore, elle met le volume sonore sur son micro-ordinateur au maximum lorsqu'elle écoute de la musique. Et puis elle mâche sans cesse son chewing-gum bruyamment. Bref, c'est un calvaire pour moi ! Je suis obligé de lui dire qu’elle me dérange, car l’idiote ne semble pas se rendre compte qu’elle a un comportement énervant pour nous... Un manque flagrant d'éducation sans aucun doute...

Heureusement, je finis par trouver le sommeil et je me retrouve à la frontière tôt le matin, et peu après je me rends au poste d’immigration pour faire attester de ma sortie du territoire. Et là, je suis alors étonné de constater que le responsable ne parle pas un mot d’anglais… La Mongolie n’a pas encore fini de me surprendre…

Je découvre heureusement plus tard que le poste d’immigration est devenu obsolète et qu’il faut prendre une jeep pour se rendre au nouveau bureau d’immigration et quelques kilomètres plus loin, je réalise qu’il y a une file de voitures impressionnante qui essaye également de passer la frontière. Je comprends alors pourquoi le passage en Chine à partir de la Mongolie (hors transmongolien) était tant décrié car il semble y en avoir pour plusieurs heures d’attente...

Je fais donc preuve de patience, et je finis par obtenir mon tampon de sortie deux heures plus tard. Pendant le temps d’attente, je sympathise aussi avec le couple de mongols qui se trouve dans ma jeep. L’épouse, tout juste la vingtaine, parle un anglais très approximatif, mais semble porter beaucoup d’intérêt à mon voyage et me submerge de questions. Par politesse, je fais l’effort de leur répondre et de leur parler de mon tour du monde. Ce n’est pas toujours très agréable de discuter avec eux car leur anglais est vraiment médiocre.

Le mari est ingénieur civil, la fille, institutrice, et ensemble, ils souhaitent quitter la Mongolie et s'installer en Chine. Cela dit, cela me surprend un peu car dans le génie civil, la Mongolie fonctionne à plein régime avec un nombre de bâtiments en construction assez incroyable actuellement. Il me dit d'ailleurs qu'il a participé à la construction d'un édifice important du centre-ville.

Finalement, je suis tout de même bien content de les avoir rencontrés, car comme je n’ai pas tout compris à la procédure pour le passage de la douane, ils m’expliquent plus en détail le déroulement des opérations : Il faut en fait reprendre la jeep de l’autre côté après la sortie du territoire mongol, descendre à nouveau pour entrer en Chine, puis de nouveau monter en voiture pour aller à la station de bus. Tout cela prend évidemment plusieurs heures.

Bureau d'immigration chinois

Et c'est à ce moment précis, que parmi tous les asiatiques, je vois émerger un homme blanc qui vient à ma rencontre. Nous sommes les seuls occidentaux au poste frontière, et si tous les regards convergent vers nous, personne ne vient évidemment nous parler ou nous aider. Et il faut croire que c’est en quelque sorte un instinct de survie que de se saluer et d'entamer une conversation ensemble. Bref, après une courte discussion, mon nouveau collégue suisse me laisse car sa jeep l’attend. Je le retrouverai peu après à la frontière chinoise, bloqué, car il a un visa qui a été refusé par les douanes. Pour ma part, le passage de frontière se fait sans problème et j’arrive enfin en Chine en début d’après-midi.

Une fois arrivé dans le premier village, je retire de l’argent, part manger mon premier repas chinois et réserve un bus pour 16 heures. C’est un bus avec des couchettes, un concept que je ne connaissais pas mais qui paraît bien fonctionner. Bref ainsi, je dois arriver à Pékin, le lendemain dans la matinée. Le voyage aura duré deux jours depuis UB… Il faut dire que les distances en Chine sont très grandes entre chaque ville intéressante et malgré la bonne qualité des routes, on ne peut échapper à ces journées de transition qui sont bien longues et pénibles…

Bus avec couchettes très confortable