232e jour : Macao, la ville du jeu !
Aujourd’hui, je souhaite me rendre à Macao, le second état autonome rattaché à la république populaire de Chine. Je me lève par contre après dix heures, sans doute en raison de la soirée tardive de la veille. Je fais alors le check-out de mon dortoir, laisse la plupart de mes affaires dans la guest-house en leur disant que je pense revenir le lendemain en espérant qu’ils aient une chambre de libre pour moi et je quitte le territoire depuis le Nord de l’île de Hong-Kong d’où je prends le ferry. Deux heures plus tard, j’arrive à Macao, je change de monnaie, et j’ai droit à un collier de fleurs autour du cou offert par de jolies locales.
ferry de Hong-Kong pour Macao
Je commence alors par chercher un restaurant car il est près de quatorze heures et je n’ai encore rien mangé. Je découvre alors que les prix sont assez élevés, et du coup pour économiser quelques dollars et pour gagner du temps, je me rends au 7 eleven et y achète à manger. Il s’avère en effet, que finalement, c’est l’endroit le moins cher de la ville (les commerces de rue n’étant pas répandus à Macao). Il faut savoir que 7 eleven est une franchise américaine internationale de petits supermarchés, l’équivalent d’un petit casino ou huit à huit chez nous. D’ailleurs, ils sont présent quasiment partout dans le monde et à ce titre, ils sont bien implantés en Chine et en Asie du Sud-Est où on en trouve beaucoup.
Bref, en moins de dix minutes, je termine mon repas et je me remets en route pour la visite de Macao, la ville du jeu. D’ailleurs, dès mon arrivée, j’ai vu des casinos un peu partout et je m’approche donc de plus près pour prendre quelques photos. Il y en a une multitude, et la ville tourne donc complétement autour du monde du jeu, c’est très impressionnant… J’entreprends donc un tour de la ville et tente de me rendre aux principaux casinos de la ville qui rivalisent les uns par rapport aux autres par leur taille et leur architecture extravagante. Macao n’a visiblement pas grand-chose à envier à Las Vegas… Après avoir visité la partie Sud de la ville avec tous ses casinos, je décide de remonter au Nord pour découvrir l’ancienne ville coloniale ou du moins ce qu’il en reste. Il faut en effet savoir que Macao a jadis appartenu au Portugal et à ce titre, on y a construit de nombreux bâtiments coloniaux dont peu ont survécu à la modernisation et à la transformation de la ville en paradis du joueur.
statue de Kun Lam, déesse de la miséricorde, elle protège la population des typhons
Vue à partir de la pointe Sud de la ville
Il faut savoir que Macao est une région administrative spéciale de la République populaire de Chine depuis 1999. Auparavant, Macao a été colonisé et administré par le Portugal durant plus de 400 ans, elle était d'ailleurs la dernière colonie européenne en Asie.
La création de cette administration remonte au milieu du XVIe siècle, les portugais ont rapidement apporté la prospérité à la zone, ce qui en a fait une grande ville et un intermédiaire important dans les échanges entre la Chine, l'Europe et le Japon en atteignant son apogée à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle. En 1967, suite à l'émeute soulevée par les pro-communistes chinois résidents à Macao, le Portugal renonce à son occupation perpétuelle du territoire. Et en 1987, après d'intenses négociations entre le Portugal et la Chine, les deux pays convinrent que Macao allait revenir à la souveraineté chinoise en 1999. Aujourd'hui, Macao connaît une croissance économique rapide, basée sur le fort développement du tourisme et des jeux d'argent. Le chiffre d'affaires des casinos y est d'ailleurs quatre fois plus élevé qu'à Las Vegas... Ce qui fait de Macao l'une des villes les plus riches du monde !
Drapeau de Macao et de République populaire de Chine
Certains vestiges de l’époque coloniale ont tout de même subsisté, et notamment sur la place centrale de la ville, la place du sénat qui est noire de monde ou encore un peu plus loin, avec la façade de l'église de Sao Paulo qui se dresse encore fièrement en haut d’un long escalier. L'église construite au début du XVI fut détruite par un incendie en 1835, et seule sa façade en photo ci-dessous résista. Il est agréable de se promener dans ses rues pavées dont les mosaïques dessinent des vagues en hommage aux navigateurs portugais et au passé colonial de la ville. La ville coloniale contraste donc énormément avec la partie Sud de Macao qui regorge de casinos. Et on y trouve de beaux édifices coloniaux portugais, et d'autre part une population sensiblement différente. Les macanais, pour la plupart, n'ont en effet pas les moyens d'aller dans les casinos où se rendent les touristes...
Place du sénat - Largo do Senado
Santa casa de Misericorda
rues pavées typiquement portugaises (comme à Copacabana - Brésil)
Façade de l'Eglise Sao Paulo, symbole de la ville
Coucher de soleil sur Macao à partir de la forteresse Sao Paulo do Monte
Du haut de la colline, sur la forteresse do Monte, j’observe le coucher du soleil et la transformation de la ville qui s’opère devant mes yeux avec l’apparition de milliers de lumières. A l’image de Hong-Kong, Macao est impressionnante avec toutes ses couleurs qui scintillent dans la nuit le long des gratte-ciels ! Le coucher de soleil est donc un instant magique à ne pas manquer et j’ai de la chance, je crois que je me trouve au meilleur endroit pour l’observer.
Après dix-huit heures, je me rends de nouveau au Sud de l’île pour prendre de nouvelles photos, cette fois la nuit tombée. Je pénètre alors dans le grand Lisboa, un des principaux casinos de la ville et visite la salle des jeux, encore une fois, je ne suis pas déçu, le décor est incroyablement beau, et brille de mille feux. Je n’ose imaginer l’argent que doivent brasser les casinos ici… Certainement des sommes indécentes au-delà de toute imagination, car tous les riches joueurs chinois se donnent rendez-vous ici pour dépenser leur fortune colossale autour des tables de jeux.
Grand Lisboa
Ce n’est donc pas un milieu très sain, c’est sûr, mais je dois reconnaître que c’est terriblement excitant de se trouver ici. Je décide alors de m’autoriser à jouer une petite somme afin de jouer au poker, mon jeu de prédilection. L’occasion est belle, d’autant plus que pour moi ce n’est pas une première, je suis un habitué des tables de poker et en plusieurs années j’ai amassé plusieurs milliers d’euros de gain. J’ai donc ici la chance de transformer cette belle soirée en une soirée fantastique avec un peu de réussite et au pire, je sais que si je perds la somme que je m’autorise à jouer, je ne perdrai pas plus. Bref, c’est ainsi que je pars à la recherche d’un casino qui propose le « No limit Texas Holdem » parmi ses jeux, et malheureusement je déchante assez vite, car ici, les chinois venus en nombre ne s’intéressent que très peu à ce jeu de cartes et sont bien plus passionnés par les jeux de pur hasard ou seul le casino est toujours gagnant sur le long terme…
Je décide donc de me rendre au Venitian sur l’île de Taipa rattachée à Macao (tout comme Colane, une autre île des environs) où tous les jeux d’argent sont proposés. Ainsi, je prends le bus en direction du Venitian, le plus grand casino du monde !
A mon arrivée à Taipa, je suis impressionné par les hôtels et notamment par le Galaxy, qui rayonne à des kilomètres… Inutile de dire que dormir ici doit coûter une petite fortune…
Un autre casino - restaurant en face du Venitian
L'hôtel Galaxy
Ensuite à quelques hectomètres de là, je trouve enfin le Venitian qui est véritablement imposant par son architecture et ses dimensions gigantesques. Le décor est également grandiose : Autour du casino, on a en effet construit un lac artificiel sur lequel on voit des gondoles à l’image de Venise, ville par rapport à laquelle ce casino a fondé sa réputation (d'où son nom). D’ailleurs à ce titre, Venise a été retranscrite sur une partie du casino. On trouve en effet des canaux, des pavés et des ponts un peu partout sur un des étages du Venitian. Les commerces sont des imitations de ce qu’on peut trouver à Venise, le plafond est bleu avec des nuages et on pourrait se croire en pleine après-midi alors qu’il est bientôt minuit à ma montre… C'est bluffant !
The V.E.N.I.T.I.A.N, les lettres sont d'ailleurs gravées sur l'édifice
Entrée du Venitian
Décor féerique du Venitian
Venise dans le casino !
Ensuite, je me rends à la salle de jeux, où il est interdit de prendre des photos, la salle est incroyablement grande, il y a énormément de monde autour des tables, et les sommes jouées ici sont très élevées. Je découvre alors que le Venitian, est en fait le casino des « riches ». Bref, ici, la démesure est reine... Mais je n’ai pas de doute, tout cela est calculé car ce casino brasse plusieurs millions d’euros chaque jour… Bref, le Venitian est vraiment impressionnant et lorsque je me rends à la table de poker, je me rends vite compte que la limite d'argent pour entrer à la table est trop haute pour moi. Je décide alors de quitter le casino car je ne peux me permettre de jouer plus de 500 euros en une soirée. Hé oui ! Si le chinois moyen gagne moins d’argent que nous, il y a tout de même énormément de riches chinois et par conséquent les casinos de Macao n’ont pas besoin de descendre leur limite d’argent pour attirer de nombreux joueurs, il se moque donc bien d'être accessible à tous... Je suis même surpris de constater que les casinos de Macao sont souvent assez inaccessibles contrairement aux casinos français par exemple...
Je quitte donc le Venitian sans avoir joué mais je suis tout de même content d’avoir visité cette merveille moderne, car ce casino est vraiment splendide et les 'gamblers' du monde entier doivent sans aucun doute trouver leur bonheur ici… Pour ma part, je retourne sur la péninsule de Macao via un bus disponible à la sortie du casino qui dessert l'île gratuitement pour faciliter l’accès aux joueurs vers les différents casinos. Je me dirige alors vers le Star World, un des rares casinos qui dispose d’une salle de poker, et je m’inscris ensuite sur la liste d’attente. Je suis étonné, car les casinos de la ville sont rarement remplis et la liste d’attente pour jouer au poker est incroyablement longue. Il y a donc sans doute un manque à gagner pour les casinos sur ce secteur de jeu, l’étude de marché a peut-être été partiellement manquée? Enfin, je ne fais pas de soucis, car pour le reste, les casinos collectent des millions grâce aux joueurs…
J’attends ainsi plusieurs heures avant qu’un homme de la sécurité ne me demande de quitter les lieux car selon lui mon T-shirt est trop court et est une offense à la culture locale. Je suis étonné et lui dit que lorsque je me suis inscris, cela n’a posé de problèmes à personne. Et je lui fais aussi remarquer qu’il est le premier à me parler de ma tenue vestimentaire alors que je suis dans le casino depuis un bon moment déjà. L’homme n’étant qu’un figurant sans réelle responsabilité, et ne pouvant m’exclure par lui-même, décide alors de trouver son supérieur pour m’obliger à quitter la salle. Celui-ci lui explique que je ne connaissais pas le règlement et que de toute façon, ma tenue vestimentaire n’est pas vraiment un problème. L’homme alors vexé, va remuer ciel et terre pour finalement trouver quelqu’un de la sécurité qui va me demander de partir lui donnant finalement satisfaction. On peut dire qu’il m’a vraiment pris en grippe, alors que pourtant, je n’ai rien fait pour cela… A moins qu’il se soit senti vraiment offensé par ma tenue, enfin bon... je n’y crois pas trop, surtout que dans la salle de poker, il n’y a quasiment que des occidentaux et pas un seul ne risque de se plaindre de mon débardeur… Enfin bref, même si je trouve la situation quelque peu exagérée (nous ne sommes pas en Arabie saoudite…), je suis obligé de partir, et je quitte donc les lieux en voyant l’homme arborer un grand sourire. Pauvre con… ! Cet imbécile a tellement peu de responsabilités et d’importance ici que le simple fait de me gâcher ma soirée et mon séjour ici lui procure un plaisir éternel.
Mon erreur aura été de ne pas avoir de pull de rechange et à cause de cet individu, je me retrouve obligé de rester dehors car aucun autre casino à Macao ne propose de salle de poker. Je suis un peu abattu parce que je ne peux plus rentrer sur Hong-Kong, il est deux heures du matin, il n’y a pas de ferry avant sept heures et je n’ai même pas pu jouer une seule minute. Cela dit, hors de question de craquer et de jouer dans un autre casino à un jeu de hasard, car je sais que j’ai trop de chance de perdre. Du coup, je décide de passer le temps dehors allongé sur l’herbe à contempler les casinos dans la nuit avant le lever du jour. Je réalise alors que j’ai quand même passé une belle journée et que j’ai aimé visiter cette ville malgré le dernier incident.
Je m'allonge dans l'herbe à proximité du rond-point du Grand Lisboa