277e à 279e jour : Arrivée au pays du sourire, la Thaïlande !

J’arrive à Bangkok vers 22-23h, heure locale, comme je n’ai rien mangé, je me rends à un des restaurants de l’aéroport, et je prends deux portions car les tarifs bien que plus élevés par rapport à l’Inde restent très raisonnables. Ensuite, je prends un taxi pour me rendre à Khao San road, la rue ultra-touristique de la ville. En chemin, je vois petit à petit le décor changer et la ville se bétonner de plus en plus, et à proximité du centre-ville, je vois carrément défiler les gratte-ciels, l’environnement autour de moi n’a vraiment plus rien à voir avec l’Inde, la capitale thaïlandaise est en effet très développée et me fait plutôt penser à Shanghaï de par son architecture moderne et son intense luminosité nocturne. Et je dois dire que je trouve ça plutôt agréable ! Car si j’ai beaucoup aimé la culture indienne et les paysages du pays, je dois reconnaître que les journées sont très éprouvantes dans le brouhaha permanent, surtout lorsqu’on y ajoute une saleté récurrente et terriblement envahissante.

Quelques mots sur la Thaïlande et Bangkok, en préambule tout de même. Et pour commencer quelques chiffres et quelques similitudes avec la France : Déjà, en termes de population, Bangkok ressemble assez à Paris (8.5 M d‘habitants dans la ville et plus de 15 M pour toute l’agglomération), et la population totale de la Thaïlande (67 M d’habitants) est aussi proche de celle de la France, tout comme sa superficie qui est presque égale (mais inférieure). Sa variété de paysages (la Thaïlande présente une composante continentale et océanique) et sa richesse culturelle donne aussi au pays un pouvoir d'attraction touristique indéniable, ce qui est encore un des points communs avec la France. Mais évidemment, son histoire, ses moeurs, son niveau d'industrialisation et le niveau de vie moyen par habitant (PIB/hab quatre fois supérieur en France) sont tout à fait différents.

Par ailleurs, la culture de la Thaïlande est profondément imprégnée par le bouddhisme theravada, religion officielle et pratiquée par presque toute la population. Du coup, une grande part des arts (peinture, sculpture, architecture, danse et musique notamment) subit son influence. 

Pour ce qui est de son économie, il faut savoir que la Thaïlande a connu une croissance impressionnante depuis 1985, et fait partie des nouveaux pays industrialisés avec un très bon niveau de développement (un des cinq tigres d'Asie), même si on peut cependant noter de fortes disparités dans le pays et que le tsunami de 2004 n'a pas été sans conséquences. Si l'agriculture, la transformation et l’exportation de produits agricoles, et notamment du riz, forment l’ossature de l'économie thaïlandaise, l'industrialisation du pays a aussi été réalisée en partie grâce au tourisme. Et à ce titre, la Thaïlande possède d'ailleurs une réputation sulfureuse à cause du développement important du tourisme sexuel, dans les grandes villes, et à Pattaya notamment. Pattaya, un village de pêcheurs devenu station balnéaire suite à la venue des américains durant la guerre du Vietnam, et donc à partir de 1960 !

A ce sujet, il faut aussi savoir que les familles thaïes d’origine chinoise contrôlent la plupart des secteurs économiques du pays, à l'image de la mafia chinoise en Europe qui investit massivement dans l'économie espanole fragile par exemple. Petite parenthèse à ce propos, car ceci est un autre sujet : il est important d'avoir conscience que la sphère d'influence chinoise dans la région du Sud-Est de l'Asie ne cesse de s'étendre allant aujourd'hui même jusqu'en Afrique, en Amérique du Sud, et même en Océanie où ils auraient même infiltré le milieu politique !  Florissant, le crime organisé chinois a aussi depuis longtemps rodé son système de blanchiment d'argent sale, dont une immense part retourne en Chine. A titre d'exemple, les enquêteurs français estiment à plusieurs centaines de millions d'euros par an le chiffre d'affaires de cette mafia dans notre pays. Ils sont donc très discrets mais redoutables et solidement implantés un peu partout dans le monde.

Bref, pour revenir à mon récit, arrivé à Khao San road, je paye donc le taxi (à un prix pas donné…) puis je m’engouffre dans la rue où retentissent les musiques US ultra commerciales du moment, et je croise alors une foule innombrable de touristes occidentaux.

Il faut dire que les thaïlandais savent y faire, car tous les sons qui résonnent ici sont des succès commerciaux que tout le monde connait et adore. Du coup, l’ambiance festive est garantie tous les soirs de la semaine.

rue paralléle à Khao San road où l'on trouve quelques restos et stands fast-food

Le seul bémol, c’est que certains touristes, anglo-saxons pour la plupart (c’est pour ça que je ne suis pas fan de leur culture) développent ce côté superficiel à l’extrême, en roulant des mécaniques sur l’avenue… Un bon nombre d’entre eux déambulent même torse nu, le corps ravagé de tatouages, la casquette à l’envers, les lunettes de soleil fixés sur la tête, et avec chaînes et colliers en tout genre bien visibles… Bref, je retrouve ici le côté bling-bling occidental dans toute sa splendeur ! Mais malgré ça, je dois reconnaître que je me sens bien !

Evidemment, cette atmosphère électrique n’est pas sans me rappeler quelques soirées mémorables avec des amis. Comme au bon vieux temps avant le voyage, en somme. Et pour le coup, je regrette un peu de ne pas avoir quelques copains avec moi pour faire la fête ! Il faudra donc que je rencontre quelques alliés de circonstances pour se joindre à moi dans la folie des soirées thaïlandaises… !

J’ai sans doute besoin de souffler un peu surtout après mon escapade indienne, au moins pour quelques jours… Je ne ferais donc rien de bien intéressant les deux jours suivants mon arrivée ici, si ce n'est la découverte de quelques temples disséminés dans le centre-ville, à proximité de mon hôtel.

Khao San Road la journée