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Histoire de mon voyage autour du monde
12 décembre 2012

300e et 301e jour : Les 4,000 îles, un havre de paix dans la jungle laotienne

Grâce au ticket booké la veille, je quitte Paksé en bus assez tôt le matin. J’arrive aux 4,000 îles à l’extrême Sud du Laos en fin de matinée, je ne suis alors plus bien loin de la frontière avec le Cambodge, ma prochaine étape.

Il faut savoir, qu’on appelle ce lieu les 4,000 îles, mais qu’il n’y en a, en réalité, qu’un petit nombre qui sont habitées, la plupart étant des petits îlots inhabitables, voir même juste de petites buttes de terre émergées de la rivière. D’ailleurs, il n’y a que trois îles sur lesquelles les touristes peuvent loger : Don Khong, Don Det, et Don Khone.

4,000 iles

En vert Don Khong, en bleu Don Det, l'île où je loge, et en rouge, Don Khone, au Sud.

A l’entrée du port, je monte dans un bateau avec d’autres touristes. Le billet que j'ai acheté m’autorise alors à aller, au choix,  dans une des deux îles les plus touristiques : Don Khong, l’île la plus importante et sur laquelle est concentrée l’essentiel de la production agricole ou Don Det, plus petite et paisible mais assez développée grâce au tourisme. Finalement, je choisis Don Det, sans conviction (car je ne connais pas vraiment les caractéristiques de chaque île), mais en suivant les conseils d'autres touristes plus renseignés.

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Arrivée à Si Phan Don, c'est ici que je vais passer ma 300e journée de voyage !

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Petit port à l'entrée des 4,000 îles

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Pendant le trajet le long de la rivière, j’apprécie vraiment le décor qui défile devant mes yeux car Si Phan Don (les 4,000 îles) est véritablement magnifique. La région déborde de vie, (végétale et animale) et l’enchaînement des paysages en plein cœur du Mékong, qui alterne successivement entre des îles domptées par les hommes et la civilisation laotienne et d’autres où la nature semble avoir repris ses droits est tout simplement exceptionnelle ! Je comprends alors les nombreux touristes qui déccident de rester ici une semaine ou plus, car au vu de la richesse des paysages, et du sentiment de liberté qui se dégagent de ce lieu si particulier, on tombe vite sous le charme...

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La végétation laotienne épouse parfois des formes étonnantes, cet arbre en est la parfaite illustration

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Quelques bungalows le long de la rive droite

Enfin malgré tout cela, pour ma part, vous vous en doutez, dans la continuité de ce que je fais depuis le début de mon voyage, je ne m’éterniserais pas ici. Surtout que je dois retourner en Thaïlande pour les fêtes de fin d’année où j’ai réservé une chambre pour plusieurs jours. Et entre temps, je compte aussi découvrir le Cambodge qui, j’en suis sûr, recèle également de nombreux sites fabuleux à découvrir, et d'une multitude d’activités à réaliser !

Une fois amarré à Don Det, je fais la connaissance d’un jeune hollandais, il est en école de médecine et voyage aussi plusieurs mois. Il m’explique qu’il s’est octroyé une année sabbatique pour voyager à sa guise en Asie du Sud-Est avant de terminer ses études. Il me précise d’ailleurs que c’est d’ailleurs quelque chose d’assez courant dans son pays, et dans les pays nordiques d’Europe (Danemark, Norvège, Suède). Du reste, je l’avais déjà constaté moi-même, plus tôt dans mon voyage au Mexique, à Mérida plus précisément, où j’avais rencontré un autre hollandais, lui aussi issu d’une école de médecine d'ailleurs.

 Après avoir sympathisé, nous nous installons dans le dortoir d’une auberge qui borde une section du Mékong un peu plus loin. Puis, après avoir pris un petit-déjeuner tardif ensemble à la terrasse du restaurant de l’hôtel, je décide de louer un vélo et d’explorer l’île au Sud de Don Det : Don Khone. Cette île est très visitée à cause de ses chutes d’eau qui sont très impressionnantes, ce sont d'ailleurs les plus grandes d’Asie et elles comptent parmi celles qui ont le plus gros débit au monde pendant la saison des pluies car c’est ici que se déverse près de 13 km de violents rapides. D’ailleurs pour mieux se rendre compte de la force du courant à Si Phan Don pendant la saison des pluies, il faut comprendre que le Mékong peut mesurer jusqu’à 14 km de largeur sur certains tronçons de son cours…

Mon camarade hollandais, lui, ne semble pas vraiment intéressé par la visite de cette île pour l’instant, et paraît beaucoup plus attiré par l’idée de faire la fête… Du coup, assez sociable, il se greffe rapidement à un autre groupe de touristes qui cherchent le pub de Don Det qui propose un « open bar » pour toute la journée. Je ne le suivrais pas dans cette voie… Surtout que je ne reste pas aussi longtemps que lui ici.

Je pars donc seul en direction du Sud, en suivant un chemin de terre, et je prends au passage de nombreuses photos du magnifique paysage dont je jouis autour de moi.

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Quelques buffles paissent tranquillement dans la brousse asiatique

Vers treize-quatorze heures, après avoir traversé le pont qui m’emmène à Don Khone (et accessoirement, après avoir payé la taxe associée) la faim m’assaille à nouveau. De plus, j’ai aussi besoin d’un peu d’ombre et de fraîcheur après ces quelques heures passées sur le vélo dans la chaleur et l’humidité extérieure. Je pars donc manger dans un des restaurants du coin. A ce titre, on m’avait prévenu : « le service est lent, il faut avoir le temps devant soi pour aller manger ! » Mais honnêtement, même après m’être rappelé de ce précieux conseil, je reste néanmoins toujours surpris par le temps d’attente (plus d’une heure) pour une commande simple alors que l’établissement est quasi-vide… Et je n’ai donc pas du tout apprécié de perdre ainsi mon temps à attendre. Et d’ailleurs, j’ai hésité longuement à quitter les lieux avant de recevoir mon plat. Et si je ne l’ai pas fait, c’est uniquement parce que les laotiens m’ont répété à plusieurs reprises que ma commande était presque prête et qu’elle allait arriver… M’obligeant ainsi plus ou moins à ne pas partir après avoir aussi longtemps patienté…

Vous l’aurez compris, ici les gens savent apprécier le temps qui passe. Une bonne initiation au Laos, en somme, car dans le pays le dicton le plus célèbre dit que « Trop travailler est mauvais pour la tête... ! »  .

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Vue du Mékong depuis le restaurant

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Le tourisme sur l'ile est très souvent concentrée le long du Mékong

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Au final, il est alors plus de quinze heures quand je quitte le restaurant, et je dois donc faire vite pour explorer les principaux points d’intérêt de l’île avant que le soleil ne se couche, car je ne me vois pas rentrer de nuit sans éclairage en bord de route, et avec un vélo sans lumière et en assez mauvais état...

Pour cette raison, je ne me rends pas au Sud de Don Khone, en aval des chutes pour observer les dauphins blancs d’eau douce, dits « de l’Irrawaddy ». A vrai dire, je n’ai aucune garantie de les voir (ou alors uniquement en surface et de loin comme très souvent). Et l’itinéraire pour s’y rendre étant plus long et tortueux que celui qui va en direction des chutes de Khone à l’Ouest qui sont la véritable attraction de l’île, j’ai fait mon choix !

Pour en savoir plus à ce sujet, voilà ce qu'on peu dire : Les chutes de Khone interrompent la navigation sur le Mékong. À la fin du XIXe siècle, les colons français firent plusieurs tentatives infructueuses pour les faire franchir à leurs canonnières. Il leur fallut finalement construire une ligne de chemin de fer à voie étroite pour contourner l'obstacle. Car il faut en effet savoir, qu’à certains endroits, elles mesurent plus de 21 mètres de haut et sur une grande largeur ! Alors certes, ce n’est pas les chutes du Niagara, ni celles d’Iguazu, mais cela reste très impressionnant et le bruit qu’elles produisent est toujours très assourdissant. En tout état de cause, les laotiens respectent beaucoup ces chutes, qui selon la légende, abritent les "phis", ou mauvais esprits de la rivière, et donc, très superstitieux, évitent de s’approcher trop près. Enfin, malgré tout, certains d’entre eux, plus braves et téméraires osent s’y risquer pour pêcher car l'endroit est idéal. Cela dit, on dénombre tout de même quelques décès chaque année…

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Les rapides

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Petite vidéo des chutes et des rapides

Après avoir contemplé le splendide spectacle qu’offrent ces belles chutes (Tat Somphamit et, plus loin, de Khon Phapheng), je vais ensuite me baigner un peu plus bas où je retrouve quelques touristes. Sur place, je vois alors une myriade de petits poissons séchés sur des rochers, par l'exposition au soleil. Il se dégage d’ailleurs une forte odeur de poisson mort, ce qui n’est pas très agréable quand on est à côté… Je suis alors assez intrigué par la raison de leur présence ici, et j’apprends bien vite que ce sont les pêcheurs qui raffolent de friture qui les laisse ainsi sécher au soleil ainsi, après les avoir attrapé dans leurs filets.

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Petite baignade dans une crique en bas des chutes

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Les pêcheurs laissent la friture dorer au soleil

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Coucher de soleil, vu du pont reliant Don Det à Don Khone

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Le soir, à mon retour, je retrouve mon ami hollandais à l’hôtel et ensemble, nous allons faire le tour des quelques petits bars du centre de l’île de Don Det. L’ambiance nocturne est très sympa, et certaines guest-houses ont parfois une petite consonance française avec les musiques qu'ils passent, leurs décorations et même leurs noms. Je retrouve alors non sans une certaine nostalgie patriotique les traces du passage de la colonisation française de l’Indochine. Je ne parle évidemment que du côté culturel et pas de la face plus cruelle de la colonisation qu’était l’impérialisme et la domination de la population locale.

De nos jours, cette page est pourtant bien tournée et cette époque largement révolue. D’ailleurs, les laotiens de ma génération de bonne éducation parlent beaucoup mieux l’anglais que le français, contrairement à la génération de leurs parents ou plus encore de leurs grands-parents qui parlaient couramment français. La France ne rayonne donc plus autant que par le passé, c'est une certitude. Aujourd’hui, seule une petite influence culturelle subsiste, mais malheureusement, elle ne cesse de s’étioler peu à peu… C’est ainsi, l’histoire est implacable (et impitoyable)… 

 

Le lendemain matin, mon camarade hollandais souhaite changer d’hôtel. Nous perdons alors la matinée à chercher une guest-house convenable avec des bungalows accueillants. Finalement, nous trouvons un lieu agréable à un bon prix, et en plus nous avons ainsi chacun notre bungalow individuel. Mon ami hollandais est ravi ! De mon côté, je regrette un peu d’avoir perdu mon temps à ces futilités car à cause de ce déménagement, j’ai perdu trop de temps pour entreprendre la moindre activité proposée par les agences de tourisme du coin. Dommage, car même si c’était un peu cher, je serais bien allé m’essayer à la pêche dans le Mékong… Finalement, je ne ferais rien d’intéressant de ma journée, si ce n’est une nouvelle session de tubing, répétant ainsi l’exercice de Vang Vieng avec des paysages quelque peu différents. Le soir, je réserve mon billet pour le Cambodge. Je prévois d'aller à Phnom Penh dès demain. Le départ est prévu pour le matin !

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