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Histoire de mon voyage autour du monde
3 novembre 2012

261e jour : Immersion dans une nouvelle culture...

Dès le passage de frontière, je ressens un changement. Il y a encore plus de misère affichée, des véhicules en plus mauvais état, même si les routes sont parfois meilleures car plus fréquentées (cela dit, meilleures ne signifie pas bonnes…) et les prix diminuent encore, je peux maintenant bien manger pour moins d’un euro. En contrepartie, je ne trouve plus de restaurant comme au Népal, il n’y a que des petits bouis-bouis où on sert avec les mains et où les tables ne sont pas bien propres… Enfin, je ne m’attendais pas à autre chose de toute façon. Je viens d’arriver en Inde, un des pays les plus pauvres du monde…

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Vers quinze heures, j’arrive à Gorakhpur, je suis un peu perdu et je ne trouve pas de bus pour Varanasi dans la masse de véhicules que forme le terminal. Je demande alors autour de moi mais malheureusement, tout le monde ne semble parler qu’hindi… Par chance, au bout de la troisième tentative, je rencontre un indien qui parle un anglais quasi impeccable et qui se fait un plaisir de m’aider. Il m’explique que le bus que je recherche se trouve dans une gare différente et que je dois donc prendre un rickshaw pour m’y rendre, et comme il est très sympa, il va jusqu’à arrêter l’un d’entre eux pour s’assurer que je bénéficie d’un prix raisonnable pour la course. Je le remercie alors chaleureusement et je m’installe à bord.

Après cinq-dix minutes de vélo, j’arrive enfin à la nouvelle gare routière où je trouve un bus à direction de Varanasi. Evidemment comme je le disais dans mon message précédent, le tarif ne correspond pas à l’argent que m’a donné l’agence de voyage et je dois donc compléter avec les roupies indiennes que j’ai obtenues à la frontière.

Ensuite, une fois à bord du nouveau bus, je comprends que nous devons attendre que le véhicule soit rempli pour partir.

Depuis quelques heures et mon arrivée en Inde, je dois aussi m’habituer à cristalliser toutes les attentions dans le bus et dans la rue lorsque je me déplace. J’y suis pourtant habitué depuis le début de mon voyage, mais en Inde, l’intensité des regards qui me dévisagent a décuplé et je me sens parfois mal à l’aise. La population est sans doute moins habituée aux touristes qu’au Népal et je sens que je suscite une curiosité énorme chez les indiens. D’ailleurs quelques-uns d’entre eux qui osent dépasser leur timidité me demandent d’où je viens et/ou comment je m’appelle avec un anglais très approximatif. Cela m’amuse assez, car ma réponse ne leur apporte finalement pas grand-chose, et ne permet de toute façon pas, de déboucher sur la moindre discussion, mais je sens tout de même, que tout le monde autour de moi semble m’écouter parler comme si j’allais dire quelque chose d’extrêmement important.

Je réalise alors à quel point le changement par rapport à tout ce que j’ai vu jusqu’à présent est radical et je comprends alors pourquoi l’Inde est si fascinante. "Incredible India !" Tel est le slogan commercial du pays pour inviter les touristes à le visiter, et effectivement, force est de constater que l’Inde est bien un pays à part, de par sa culture totalement différente d’abord, mais aussi avec sa misère affichée et le mode vie local aux antipodes de ce que l’on voit au quotidien en occident…

D’ailleurs, je savais que j’allais être surpris par la différence de niveau de vie, mais le fait de se retrouver physiquement en présence de tous ces gens, de les observer de mes propres yeux dans leur quotidien, et de les voir aussi scruter tous mes faits et gestes, c’est autre chose…  

Bref, j’essaye peu à peu de m’habituer à ce nouveau pays qui ne cesse de m’étonner et vers dix-sept heures, je découvre ainsi une nouvelle gastronomie en achetant notamment à un petit commerçant de rue, un cornet en papier, dans lequel se trouvent différentes céréales grillées.  L’expérience culinaire est convaincante, et je me dis alors que je vais aussi apprécier l’Inde pour sa cuisine. Cela dit, je le sais, il faut que je reste prudent car une intoxication alimentaire en Inde, ça ne pardonne pas…

Vers 19H30, la nuit est déjà tombée, et j’arrive enfin à Varanasi. Les rickshaws et tuk-tuk se précipitent alors sur moi, l’homme blanc, et me proposent tous des prix très hauts (ce qui reste une somme dérisoire en France) pour m’emmener vers un hôtel. Dans le même temps, je découvre alors deux jeunes chinois à quelques mètres de moi. Pas de doute, ce sont aussi des touristes et je m’entretiens donc avec eux pour leur demander où ils pensent dormir ce soir. L’un d’entre eux, qui parle bien anglais, me dit avoir une adresse, mais comme il n’a pas réservé et qu’il n’est pas convaincu par les commentaires sur son guide, je lui fais alors part des adresses dont je dispose sur le lonely planet et je lui propose de partager ensemble le prix du tuk-tuk pour se rendre vers un des hôtels recommandés. Il accepte alors ma proposition et c’est ainsi qu’après avoir négocié quelques minutes avec les indiens, nous partons tous les trois vers un hôtel de Varanasi en tuk-tuk.

Finalement le premier hôtel recommandé par le LP est complet, et nous décidons alors de suivre les conseils de notre chauffeur et nous nous rendons à un second hôtel à quelques blocs de là. Et dès notre entrée, nous sommes surpris par l'acceuil, car le propiriétaire des lieux a en effet une allure à faire peur ! Pourtant bien en chair, il est extrêmement lent dans sa démarche et a l'air complétement léthargique... Mais je crois que le pire est sans doute que sa dentition est entièrement rouge sang, à force de mâcher du tabac local. Au final, cela nous donne l'impression globale d'un gros manque d'hygiène... Enfin, comme nous sommes en Inde, j'imagine que je ne dois plus m'étonner de si peu...

Cette fois, l’hôtel dispose de chambres libres, mais il n’y a pas de chambre pour trois personnes, ce qui fait considérablement augmenter les prix. Comme nous sommes tous les trois déterminés à payer le moins cher possible, il nous propose alors d’amener un matelas supplémentaire dans la chambre pour que nous n’ayons pas à payer une seconde chambre. Le prix devient alors raisonnable et nous prenons alors deux nuits dans son établissement.

Ensuite, après avoir fait le check-in (d'une lenteur incroyable, à cause du propriétaire qui nous pose des questions aussi précises qu'inutiles sur notre identité pour nous inscrire dans son cahier) puis après avoir déposé nos affaires dans la chambre, nous allons manger dans le restaurant de l’auberge. La qualité de la nourriture n’est pas exceptionnelle, mais nous sommes tous les trois biens contents d’en avoir terminé avec les transports pour aujourd’hui. Dans mon cas, j’ai en effet passé vingt-quatre heures complètes dans les bus/taxis/rickshaws/tuk-tuk, ce qui n’est pas de tout repos, surtout en Inde ! De leur côté, les chinois ont passé un peu plus d’une demie-journée dans le bus car ils ont quitté le Népal depuis Lumbini, proche de la frontière Indo-népalaise. Je discute alors avec le chinois qui parle anglais et je ne peux malheureusement pas parler avec son ami car il ne parle pas le moindre mot anglais. Nous discutons ainsi de la Chine, de son évolution depuis les dernières décennies et de son avenir à moyen terme.

Mon ami chinois, qui a le même âge que moi, semble issu d’une famille assez aisée, il m’explique d’ailleurs que son oncle a travaillé avec l’ancien président Hu Jintao (apparemment un homme très sérieux et dépourvu de sens de l’humour, selon son oncle), ce qui donne une idée de son rang. Il est, lui, architecte à Shenzhen (grande ville à proximité de Hong-Kong) et contrairement à la plupart des chinois qui partent peu en vacances, il quitte régulièrement la Chine pour explorer le monde, ce qui est sans doute un privilège qu’il possède en raison de sa réussite sociale, même s’il faut aussi reconnaître que les chinois voyagent de plus en plus à travers le monde, ces dernières années.

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Mon compagnon chinois

Pour ma part en tout cas, c’est bien la première fois que je rencontre un chinois qui a autant voyagé que lui. Il parle d’ailleurs très bien anglais et projette éventuellement de s’installer à l’étranger. Il m’explique qu’il apprécie l’ouverture d’esprit des occidentaux, et je comprends d'autant mieux ce qu'il dit que ce n’est malheureusement pas une qualité que j’ai trouvé chez ses compatriotes lors de mon séjour en Chine…. Malgré tout, il reste très fier de son pays, à l’image de tous les chinois que j’avais rencontrés lors de mon passage en Chine.

De son ami, je ne sais presque rien par contre, car il n’est pas très bavard et de toute façon, il ne sait pas parler anglais. Tout ce que j’ai pu apprendre, c’est qu’ils se sont rencontrés au Népal et voyagent maintenant ensemble depuis quelques jours car ils projettent de visiter les mêmes régions en Inde. 

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