203e jour à 205e jour : Tour du Gobi - 1ere partie

Je rencontre un chinois de Hong Kong vers 10 heures du matin à mon auberge, il est aussi intéressé par le tour du Gobi et nous décidons ensemble de continuer à chercher en ville pour trouver d’autres personnes qui voudraient se joindre à nous.  Peu de temps après, dans l’auberge, je rencontre aussi deux femmes de soixante ans qui sont également intéressées. Nous formons donc quatre personnes et nous sommes décidés à partir dès demain.

Il nous reste seulement à trouver une agence qui nous proposera le meilleur prix. Après de multiples négociations, nous décidons de partir avec l’agence de l’hostel et j’arrive à négocier un prix assez bas en menaçant de partir avec une autre agence dont nous avions noté les prix. Ca aide d'avoir une expérience de commercial parfois !

Enfin, ça y’est, je suis sûr de pouvoir partir demain pour le tour du Gobi après avoir passé de longues journées dans la capitale à ne rien faire… C’est un soulagement !

Le soir, je réalise grâce à un email groupé, que Nick, l’anglais que j’avais rencontré à Olkhon Island vient probablement d’arriver à UB city, du coup, je lui envoie un autre email pour lui demander s’il souhaite se joindre à nous en espérant qu’il ne reçoive pas la réponse trop tard.

Le matin, en prenant ma douche, j’entends la voix de Nick derrière la porte qui m’indique qu’il a reçu le message à temps et qu’il est intéressé par le tour. Tant mieux, cela nous permet de descendre encore un peu le prix/personne et surtout c’est agréable de retrouver un bon collégue pour un trek aussi long. Nous prenons alors le petit déjeuner ensemble et il m’apprend qu’il s’est fait voler son appareil photo, il est un peu déprimé car son appareil lui avait coûté cher… Il avait un appareil similaire au mien. Je lui propose alors de partager mes photos à l’issue du trek.

Vers 9h30, nous quittons l’auberge et partons dans un van russe pour une aventure de 8 jours dans les steppes mongoles… Notre guide est une fille, et s’appelle Lhama, elle a l’air sympa quoique assez réservée. Le chauffeur, lui, parle assez mal anglais, mais semble cool aussi même s'il se prend un peu trop pour un pilote professionnel sur la route... Et que par moments, pour faire le show, il fait un peu n’importe quoi…

Par exemple, quelques heures après être sorti de la ville et avoir commencé notre traversée des steppes mongoles, il décide de sortir du chemin alors qu’il y a de la boue un peu partout. Résultat : il plante la voiture dans le décor et il nous faudra plus d’une demi-heure pour sortir le van car il est bien enfoncé dans la terre… Nous devrons alors utiliser des pierres pour retrouver de l’adhérence au niveau des roues et une pelle pour retirer la terre enfoncée sous les pneus pour notre sortir de cette situation. Plus de peur que de mal donc et l'aventure peut continuer...

Après ce petit incident, nous passons une journée complète sur des petits chemins de terres, il n’y a pas grand-chose à voir si ce n’est le défilé de steppes mongoles qui n'est cependant pas sans intérêt. Les paysages semblent en effet se répéter à l’infini et cela a tout de même un certain charme. Le seul inconvénient est l’état des routes car nous sommes constamment secoués dans la voiture et il faut que nous soyons bien accrochés pour éviter de nous bousculer sans cesse les uns contre les autres.

Coincés dans la boue...

Une des rares montagnes qui se dresse en plein milieu des steppes mongoles

Vers quatorze heures, nous mangeons une soupe dans une yourte en compagnie d’une famille informée de notre arrivée. Nous passons alors un bon moment et commençons à découvrir les secrets de la vie nomade, notamment dans les yourtes. Il est amusant de voir que malgré leur vie en apparence marginale, ils possèdent quasiment tous une télévision ainsi que la plupart des objets électriques de la vie courante.

Par ailleurs, je n’ai pas spécialement apprécié la soupe à base de légumes et de quelques morceaux de viande (sans doute de l’agneau) car il y a trop de graisse à mon goût. Je bois par contre intégralement ma tasse de thé. C’est encore une spécialité mongole, on y trouve de l’eau chaude, du lait, un peu de sel, et un résidu de riz et de viande, « to make it more delicious » comme nous indique notre guide !

Mongol croisé lors de notre petit break

Vers dix-sept heures, nous nous arrêtons à nouveau chez une famille nomade pour découvrir une nouvelle spécialité locale, ce sont des fromages secs réalisés à base de lait fermenté de cheval. Ils nous font également goûter une boisson à base de ce même lait fermenté. Pas un seul d’entre nous n’a apprécié leurs produits. Mais pour éviter de les vexer, nous avons conservé nos gâteaux dans les poches de nos manteaux et les avons jetés par la fenêtre de la voiture une fois loin de leur camp. Cet épisode nous a bien amusés ! Car heureusement, nous n’avons pas été forcés de manger intégralement les spécialités qu’ils nous avaient proposés. Dans le cas contraire, je crois que nous en aurions gardé un mauvais souvenir car c’était vraiment écœurant !

Une heure plus tard, nous arrivons dans le camp dans lequel nous devons dormir, il s’agit d’une yourte qui a été vidée de son mobilier pour l’occasion de façon à ce que nous puissions nous y installer. Nous jouons alors tous les cinq aux cartes à un jeu assez simple que je leur ai fait découvrir. Ensuite, nous mangeons un plat que notre guide Lhama nous a préparé et qui est très bon. Il faut reconnaître que si notre guide n’est pas très bavarde et nous a un peu déçu en ce qui concerne les explications de ce que nous voyons, puisqu'elle ne dit rien, elle a en tout cas le mérite d’être une excellente cuisinière !

 

Notre petit groupe dans la yourte

Pour le deuxième jour, nous nous levons à huit heures, la météo est toujours assez bonne et après avoir pris un bon petit déjeuner préparé par notre guide, nous quittons le campement.

Nous traversons les mêmes paysages que la veille pendant tout le début de matinée, seule une pause photo nous sera accordée lorsque nous croisons un groupe de chameaux broutant paisiblement dans la steppe, un moment assez sympa.

On remarque ensuite que peu à peu le décor change laissant place à des paysages plus secs et arides...

Vers treize heures, nous nous arrêtons pour manger des raviolis, une spécialité que j’avais déjà découverte à UB il y a quelques jours. Elle est cette fois accompagnée de kemchi, un légume épicé dont je ne suis pas vraiment fan…

Ravioli - kemchi au menu, ici c'est notre chauffeur

Nous prenons également tous une tasse du thé que nous avions découvert la veille. C’est une spécialité nationale, on en trouve un peu partout, et toutes les familles le préparent pour déjeuner. Après avoir bien mangés, nous partons pour les flaming cliffs à une heure et demie de route. On y arrive rapidement car heureusement, la journée dans le van n’est pas aussi longue que la veille.

Une fois arrivés au campement, nous avons la surprise de voir un troupeau de chameaux qui se trouve dans un point d’eau à proximité. On fait alors de jolies photos car le décor est superbe.

Puis, peu après nous repartons pour les flaming cliffs qui se trouvent à quelques kms. Le paysage est absolument magnifique d'autant plus que le coucher de soleil est d’une rare beauté. Nous apprécions également beaucoup l’absence de touristes sur le site, nous nous sentons vraiment privilégiés.

Nous ne le savons pas mais après avoir fait quelques recherches, il apparaît que les flamings cliffs (ou Bayanzag) est aussi le site néolithique où de nombreux squelettes et œufs de dinosaures, ont été trouvés par l’explorateur et paléontologue Roy Chapman Andrews. Il a également découvert  des restes de mammifères et en particulier un squelette de rhinocéros sans cornede rhinocéros sans corne, le plus grand mammifère connues dans le monde.

Pour la soirée, nous retournons au campement, et jouons encore aux cartes avant de manger et d’aller nous coucher. Et de nouveau, le repas préparé par Lhama, notre guide est excellent, c’est un vrai plaisir.