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Histoire de mon voyage autour du monde
5 novembre 2012

263e jour : En Inde, il faut parfois savoir prendre le train en marche...

Le matin, nous partons pour Sarnath, une petite ville de proximité également sacrée pour les bouddhistes. C’est en effet ici que Bouddha a rassemblé ses plus proches amis pour leur faire part de la révélation qu’il a eu et de ses conséquences sur sa conception spirituelle qu’il qualifie dorénavant de « bouddhisme », et c'est de ce fait un des quatre lieux sacrés du bouddhisme.

Il est dit, que bouddha a partagé ici avec ses disciples les secrets de cette religion et leur a expliqué que son application aboutit à un éveil de l’esprit qui fait ainsi disparaître la souffrance, et l’attachement (matériel et humain), ce qui revient à atteindre un statut de bonheur permanent : "enlightment - l'éveil " .

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Temple principal à l'entrée

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monument à la mémoire du sermon de bouddha

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discours de bouddha

Nous visitons ensuite quelques temples de la ville, dont notamment le parc dans lequel se trouve le temple sacré érigé à l’effigie de bouddha. Il est l'un des rares bâtiments anciens de Sārnāth du site archéologique, qui n'a pas été trop saccagé par les musulmans. Dans le parc de l'Unesco, je tombe par hasard sur un chien squelettique qui a à peine la force de se déplacer pour manger, il me regarde alors semblant m'implorer. Il n'a même pas la force de boire l'eau que je verse par terre pour le soulager. Je dois dire qu'il a réussi à me toucher, et je lui aurais bien volontiers donner quelque chose à manger, mais je n'ai malheureusement aucune nourriture sur moi, et je suis bien triste de laisser cet animal dans cet état là... Je ne le saurais jamais, mais je ne serais pas étonné qu'il soit mort peu après...

Une fois midi passé, nous rentrons à Varanasi en tuk-tuk afin de récupérer nos affaires à l’auberge avant de nous rendre à la gare ferroviaire en direction de Khajuraho.

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Dhamek stupa

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chien rencontré sur le site des temples de l'Unesco

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ruines des monastères bouddhistes

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A bord du train, nous découvrons que nous ne sommes pas dans le bon wagon une fois partis. Au premier arrêt de la locomotive, nous décidons donc de rejoindre le dernier wagon, qui en théorie doit être le nôtre (c’est du moins ce que nous expliquent les locaux).

Seulement tout ne se passe pas comme prévu et après quelques secondes hors du train, je le vois déjà repartir… Avec mon gros sac sur le dos, je sais alors que je n’aurais pas le temps de rejoindre le dernier wagon. Et puis aussi, pour une raison que j’ignore, certaines voitures intermédiaires ne sont pas accessibles à la population, ce qui signifie que si je venais à rater mon wagon attitré à cause de la vitesse de la locomotive en marche, il est fort probable que je ne puisse pas remonter à bord du train... Je me retrouverai alors seul sur la voie ferrée au milieu de nulle part !

Toutes ses pensées défilant rapidement dans ma tête, je commence donc à courir afin de trouver n’importe quelle voiture dont la porte est ouverte avant que le train n'ait complétement disparu dans l’obscurité. Résultat : je me retrouve alors dans un compartiment avec quelques jeunes indiens mais ce n'est toujours pas le bon wagon. Tous semblent surpris de ma présence et évidemment je deviens rapidement l’attraction de la voiture. Je profite de leur intérêt envers moi pour leur demander de l’aide et très gentiment, ils m’expliquent que je dois attendre le prochain arrêt pour rejoindre mon wagon car celui où je me trouve part dans une direction différente (le train doit se séparer en deux rames dans les prochaines heures).

A l’arrêt suivant, je sors donc rapidement pour rejoindre mon wagon mais encore une fois, au bout d’une minute, le train repart et encore une fois, je ne prends pas le risque de me rendre vers mon wagon car il y aurait alors trop de chance que je ne puisse pas grimper dans le train en marche…

Mais ayant parcouru trop de distance pour revenir au wagon initial, je me retrouve dans une voiture où il n’y a personne. Seul se trouve avec moi, le jeune indien qui avait gentiment voulu m’accompagner vers mon wagon. Voilà un bon exemple de la gentillesse des indiens. Evidemment, je ressens clairement de la curiosité de sa part, mais avant tout, il semble honoré de m’aider. Comme si le simple fait que je lui communique de la gratitude le comblait. Il est vrai que les indiens considèrent certainement les occidentaux avec admiration et parfois peut-être jalousie, mais pour les gens issus de la classe-moyenne qui ont eu la chance d’avoir reçu une éducation suffisante pour parler l’anglais, il semble que rester en compagnie d’occidentaux est quelque chose d’extrêmement gratifiant, comme si d’une certaine manière ils affichaient devant les autres indiens leur réussite sociale. On ressent chez eux comme une certaine fierté d’avoir sympathisé avec moi. Et je dois donc reconnaître que les rares locaux avec qui je me suis entretenu pendant mon voyage ont été d’une gentillesse rare et surtout désintéressée. Malheureusement, il y a tellement de personnes vivant dans la misère qui nous harcellent toute la journée qu’on a parfois tendance à oublier à quel point les indiens peuvent être altruistes.

Ici, le jeune indien, très curieux, s’intéresse beaucoup à mon voyage et me pose également quelques questions sur nos mœurs françaises. Notre vie moderne et totalement libre semble le fasciner. Il est vrai que les indiens, eux, se marient rapidement et ne choisissent pas toujours leur destin, un peu à l’image du népalais que j’avais rencontré lors du trek de l’Annapurna.

Autre détail amusant : très tactiles et aussi sans doute par manque d’affection, les indiens ont parfois des attitudes avec leurs amis, qui seraient considérées comme totalement homosexuelles en France (main sur la jambe, autour du coup, ou encore la tête qui repose sur l'épaule)  et pourtant, il n’en est rien, surtout que l’homosexualité est très mal perçue chez eux. Sur ce point d'ailleurs, le contraste avec notre pays semble beaucoup amuser mon camarade indien.

Lors de la pause suivante qui dure également à peine une minute, je remonte à bord du wagon dans le compartiment où se trouvent ses amis et je décide alors de ne rechercher ma voiture que lors du prochain arrêt qui doit apparemment durer beaucoup plus longtemps. Cela me paraît d’autant plus raisonnable que l’indien m’explique que les deux rames ne se séparent qu’à ce moment-là et donc je n’ai pas à prendre de risque inutile jusque-là.

Bref, une heure plus tard, je quitte donc mes compagnons indiens pour rejoindre mon wagon-couchette et je retrouve avec soulagement les deux chinois que j’avais perdus de vue depuis plusieurs heures. Enfin, une fois installé à mon emplacement, je finis rapidement par trouver le sommeil.

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Commentaires
L
Je te retrouve avec grand plaisir .J'aime bien ce reportage en Inde et tes"mini-aventures "dans le train. C'est sûr que c'est le depaysement complet. Rencontres-tu des vaches dans les rues?<br /> <br /> J'attends avec impatience la suite!...<br /> <br /> Bises
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